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La violence des combats

DELVERT Charles

Vendredi 19 mai. — La canonnade ne cesse ni jour ni nuit. On est assourdi, comme hébété. La formidable lutte d'artillerie n'a pas une seconde de répit. Depuis 6 heures du soir, les pentes de Vaux disparaissent sous nos obus. On les voit d'ici tomber juste sur les raies blanches que font dans la terre les tranchées et les boyaux boches.


Dimanche 21 mai. — Le beau temps continue ; la canonnade aussi.


Minuit. Les Boches nous ont envoyé ce soir à la tombée de la nuit des gaz lacrymogènes. Désagréables au possible, ces gaz. Les yeux piquent ; on pleure ; on suffoque ; la tête est lourde. Quel supplice ! ils viennent seulement de se dissiper un peu.
La canonnade fait rage.
Les obus s'abattent dans le fond du ravin et sur les pentes comme de gigantesques coups de marteau. Nous sommes ici merveilleusement placés : 155 français et obus boches, nous recevons des éclats de tous les côtés.

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